C’est en douceur que la révolution opère à Lisbonne. 31 quartiers seront modifiés afin d’y limiter la vitesse à 30 km/h et de rendre l’espace public à la population. Créer les conditions d’apaisement de la circulation est également considéré comme  favorable à l’utilisation du vélo comme mode de déplacement.

Le quartier Charquinho, dans la paroisse de Carnide, a été l’un des premiers secteurs aménagés. Les rues de desserte font l’objet d’une signalisation «réduire la vitesse pour augmenter la sécurité de tout le monde, » et d’aménagements physiques qui obligent les automobilistes à ralentir à l’entrée du quartier.

La mesure n’est pas présentée comme l’imposition du code de la route, mais plutôt comme un avantage pour les résidents. Le panneau de limitation à 30 km/h est lui-même orné d’une bouche souriante.

Sur le totem indiquant la porte d’entrée dans le quartier sont rappelés les objectifs de la limitation de vitesse : réduire l’incidence et la gravité des accidents, réduire le bruit et de la pollution, accroître la sécurité des piétons, d’augmenter l’aire de stationnement pour les résidents et améliorer la qualité de vie des résidents.

« L’intention est de mettre progressivement en place des aménagements  dans les quartiers afin de dissuader le trafic de transit », a déclaré mercredi l’architecte Alfaro Martins du  Ministère de la Mobilité et des Transports du Conseil de Lisbonne lors d’une session devant les résidents de la paroisse d’Alvalade.

Dans la région couverte par la municipalité, le déploiement du système est en cours dans le quartier Estacas  et devrait bientôt concerner deux autres secteurs de la région de la capitale: Alvalade Nord/Ouest et Alvalade Sud/Ouest, correspondant au rectangle formé par les avenues du Brésil, Estados Unidos da América, Roma et Jardim do Campo Grande.

Dans l’argumentaire utilisé pour soutenir la politique d’apaisement de la circulation, la municipalité de Lisbonne utilise une recommandation de l’ONU de 2007, qui stipule qu’ «une ville sûre» est une «ville équitable», un objectif qui ne peut être accompli que lorsque les personnes  » sont l’élément central de la conception urbaine « .

Selon l’architecte Alfaro Martins « il y a 40 ou 50 ans, la rue abritait des usages beaucoup plus diversifiée » qu’aujourd’hui. «L’idée est de retrouver cette diversité».

Dans certains cas, au lieu de ralentisseurs tels que ceux qui ont été installés dans le quartier Charquinho, l’accès et la sortie des zones résidentielles vont être matérialisées par une continuité de niveau et d’aspect avec les trottoirs qui bordent les rues. Des pavés indiquant clairement que l’espace est pour les piétons, même si il peut être franchi par des véhicules qui souhaitent entrer dans le quartier.

19 quartiers sont prêts à entrer en phase de réalisation : Incarnation, Alvalade Nord/Ouest, Alvalade Nord/Est, Alvalade Sud/Est, Alvalade Sud/Ouest, S. Jean de Brito, S. Miguel, Carnide, Bairro Azul, Arco Cego, Bairro dos Actores, Campo de Ourique, Mercês/Príncipe Real, Madragoa/Lapa/Estrela, Bairro Novo Belém, Rego, Telheiras, Boavista e Calhau.

10 autres sont en phase d’étude : Olivais Sul, Olivais Norte, St.ª Cruz de Benfica, Madre-Deus, Caselas, Restelo Norte, Restelo Poente, Restelo Sul, Ajuda e Condado.

« Nous allons voir comment les gens vont réagir. Nous allons écouter et discuter « , a ajouté l’architecte Alfaro Martins en séance

 Source : http://pedais.pt/