Si c’est possible dans la capitale, pourquoi pas à Bordeaux ? Le Conseil de Paris a voté mardi la généralisation des zones limitées à 30 km/h dans un tiers des rues de la ville d’ici fin 2015.
A Bordeaux, dans le triangle formé par les rues Costedoat, de Pessac et de Sourdis, une vaste concertation est lancée sur la circulation, les bus et le stationnement.
Le port de la lune expérimente déjà ces limitations de vitesse dans les zones à contrôle d’accès, autour de la basilique Saint-Michel, en cœur de ville et certaines rues, mais pas encore à l’échelle d’un quartier.
Conviés à un premier atelier de concertation mercredi soir, les riverains habitant dans le triangle formé par les rues Costedoat, de Pessac et François-de-Sourdis sont invités à réfléchir à cette piste. Le secteur est une porte d’entrée et de sortie de Bordeaux vers Talence et Pessac, avec de sérieux problèmes de circulation.
22 000 véhicules par jour
Le match des temps de trajet à voiture face au vélo dans le quartier donne toujours gagnante la bicyclette.
La rue de Pessac absorbe 13 000 véhicules par jour dans les deux sens, sa voisine, François-de-Sourdis, près de 9 000. Le match des temps de trajet à voiture face au vélo dans le quartier donne toujours gagnante la bicyclette.
Les tensions sont montées d’un cran au début des années 2010 quand la rue Tanesse, parallèle à la rue Costedoat a été fermée en raison de la pose d’étais sur un immeuble menaçant de s’écrouler. Malgré la réouverture de la circulation depuis plusieurs mois, les bus de la Liane 4 sont toujours déviés par la rue François-de-Sourdis pour entrer dans Bordeaux. Il a été un temps proposé de mettre à double sens la rue Costedoat. Les commerçants s’y sont alors opposés de manière virulente.
« Plutôt que de gérer les problèmes rue par rue et mettre les habitants face à face, nous préférons prendre de la hauteur et revoir le plan de circulation, de stationnement et de partage de la rue sur un plus vaste périmètre », avancent les deux adjoints de quartier Jean-Louis David et Fabien Robert dont les territoires respectifs se rejoignent dans ce triangle.
Problèmes de stationnement
Ce travail a été confié à l’agence mérignacaise Nechtan spécialisée dans les projets d’aménagements urbains. Son équipe a dressé un premier état des lieux. Elle pointe plusieurs points noirs dans le quartier. Les bus se croisent difficilement sur certaines portions de la rue François-de-Sourdis. À l’exception de la rue Costedoat où des arrêts minutes ont été aménagés, 95 % des véhicules stationnés dans le quartier y restent plus de deux heures. Faute d’aménagement sur une partie de la rue de Pessac, les cyclistes ne s’y sentent pas en sécurité.
« Nous avons des crédits d’études pour deux ans, avance Jean-Louis David. C’est un projet au long cours. » D’autres ateliers de concertation auront lieu à la rentrée.
« Aujourd’hui, la rue de Pessac est une route. Pour apaiser la circulation, il faudra réduire la vitesse, estime Fabien Robert. Ce secteur pourrait être un test pour généraliser les zones 30 en ville. »
Source : http://www.sudouest.fr/