Les services techniques de Le Mans Métropole planchent actuellement sur ce dossier, déjà validé par la commission mobilité qui réunit élus du Mans et de Le Mans métropole, des représentants d’associations d’usagers de la voie publique, des conseils de quartiers, mais aussi des représentants de la police, des pompiers, de La Poste, etc.
L’idée peut sembler farfelue, voire irréaliste dans une ville qui fait figure de Mecque de l’automobile partout dans le monde. Et pourtant, ce projet de « Ville 30 » est bel et bien dans les tuyaux. Dans quelques mois, ou quelques années, les 30 km/heure pourraient bien devenir la règle sur les 800 kilomètres de voies que compte Le Mans. L’objectif étant de réduire le nombre d’accidents et la pollution.
La règle, et non plus l’exception : c’est toute la philosophie de ce projet défendu par l’élu écologiste Jean-Louis Prigent. « La vitesse autorisée par défaut serait 30 km/h et non plus 50 km/h partout où il n’est pas indiqué le contraire. Cela nous amènera à avoir des panneaux 30 aux entrées d’agglomération, et des panneaux 50, 60 ou 70 sur les axes où on peut rouler plus vite, comme la rocade. Cette idée n’est pas nouvelle. Elle a été évoquée par le maire il y a un an de façon publique . La question est revenue à l’ordre du jour en commission mobilité en fin d’année dernière, où elle a été plébiscitée. Puis en janvier, toujours en commission mobilité, on s’est dit que les conseils de quartier seraient le bon support pour voir la hiérarchisation des voies. »
Les motards vent debout
La fédération des motards en colère est déjà sur le pied de guerre et promet une mobilisation sans précédent si le projet aboutit. « Les usagers vont se faire piéger« , craint Pierre-Olivier Bienvenu, le secrétaire de la FFMC72. « Il y aura forcément un volet répressif derrière. Les gens auront le nez sur le compteur et c’est là que ça devient dangereux« .
Des arguments contestés par Michel Bertotti, le directeur de la Prévention routière de la Sarthe, qui y voit de nombreux avantages : un trafic plus fluide, un temps de trajet qui reste sensiblement le même et surtout un vrai gain pour la sécurité. « A 30 km/h, si un piéton surgit, on a le temps de s’arrêter. A 40 km/h, le risque de décès est déjà de 20%. A 50 km/h, l’automobiliste n’a pas encore commencé à freiner quand il heurte le piéton« .
Pour l’instant, la concertation se fait au niveau des conseils de quartier. La mesure devra ensuite être votée par la future équipe municipale et communautaire.
Sources : http://www.francebleu.fr/ et http://www.lemainelibre.fr/