Ce ne sont que 20 kilomètres par heure. Pas grand-chose sur un compteur, mais beaucoup pour les usagers de la route. En tout cas dans les esprits. Mais dans les faits, est-ce que passer de 50 à 30 ferait une grande différence ? « Pas vraiment », répond Martine, monitrice d’auto-école à Grande-Synthe (dép. 59 – 23000 habitants) depuis 1981.
Les rues de la commune, elle les parcourt tous les jours, aussi bien derrière un volant qu’à la place de l’instructeur de conduite. « Avant, on avait tendance à ouvrir les routes, à faire de grands axes avec de la place pour rouler vite. Aujourd’hui, on réduit la largeur des rues et on installe des dispositifs pour obliger les gens à ralentir. » Et à Grande-Synthe, cette tendance pourrait se confirmer dans les mois à venir (lire ci-contre). Une nouvelle qui peut en laisser certains perplexes. Du côté de la professionnelle de l’apprentissage routier, « ça peut-être une bonne chose, mais il faut que ce soit bien fait. »
En centre-ville et sur les avenues
Pour le centre-ville, Martine y voit très bien l’utilité d’un passage à 30 kilomètres par heure. « Il y a des endroits limités à 50, mais dans lesquels on ne peut pas atteindre cette vitesse.»
Et cette limitation dans toute la ville permettrait de mettre fin à certaines incohérences routières. Par exemple, sur le boulevard Pierre-Mendès-France. « Il y a une succession de 30, puis de 50 et à nouveau de 30. On s’y perd. Je le vois avec certains élèves, ils ne savent plus comment réagir et à quelle vitesse rouler. »
Aussi, la Grand-Synthoise y voit une meilleure façon de faire respecter la vitesse dans les zones dites 30. « Pour les zones résidentielles, c’est une bonne chose. »
Pour les axes importants, comme le boulevard des Fédérés, l’avenue René-Carême et celle de l’Ancien-Village, l’abaissement des limitations de vitesse devra être accompagné d’une modification des comportements. « Je suis sûre que les gens ne respecteront pas le 50 lorsqu’ils seront sur de grands boulevards. Il faudra réaliser des aménagements, comme devant le lycée Noordover. »
Ce que ça change au volant ?
20 kilomètres par heure, « ce n’est que quelques secondes de plus sur un trajet », assure Martine. En réduisant la vitesse du trafic, il devrait se fluidifier. Quant à la consommation des véhicules, « je ne suis pas certaine que ça la réduira beaucoup. Tout dépend de la façon dont on roule. Il faudra être souple pour respecter le 30 et ne pas avoir à freiner et à accélérer tout le temps. »
Une chose est cependant à proscrire pour la gérante d’auto-école : les ralentisseurs. « Rehausser la route est une bonne solution. Mais il ne faut plus installer des dos d’âne, comme sur le boulevard Henri-Dubedout. » Difficile à prendre, désagréable pour les passagers d’une voiture et destructeurs pour les amortisseurs, ces installations n’ont plus vraiment la cote auprès des moniteurs.
Même si les avis sont mitigés, le passage des limitations de vitesse à 30 kilomètres par heure n’est pas mal accueilli chez les professionnels de la conduite. Pour les usagers lambda de la route, l’avis pourrait être différent. Et Martine d’ajouter : « Il faudra faire savoir ça aux automobilistes qui ne sont pas de la ville. Grande-Synthe est une commune de passage pour beaucoup de monde, il pourrait y avoir des surpris si la décision était prise. »
Source : www.lepharedunkerquois.fr
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