La nouvelle ordonnance sur la mobilité durable , que le conseil municipal a approuvé en septembre, réduit la vitesse à 30 par heure sur toutes les rues à sens unique ou à deux fois une voie. Ce seront 80% des rues de la ville entière – pas seulement celles de l’amande centrale – et 85% de leur longueur totale qui sont concernées. Les rues limitées à 50 par heure ne seront que les avenues de deux voies ou plus par direction.
Comme l’explique le responsable de l’environnement et de la mobilité durable de la ville de Madrid, il s’agit d’un « engagement en faveur d’une « meilleure coexistence dans l’espace public et d’une protection accrue des piétons et des personnes à mobilité réduite, ainsi que de mesures visant à promouvoir le vélo ».
Ainsi, la réduction de vitesse maximale affectera 10 053 rues (79,75% du total des 12 606), alors que les rues de deux voies ou plus seront de 2 553 (20,25%). Quant à la longueur des rues, qui totalise 8 973 km, la nouvelle limite de 30 par heure atteindra 7 689 km (85,69%) et celle avec la limite de 50 par heure 1 284 (le 31%).
Le gouvernement municipal de Manuela Carmena justifie cette réduction générale en ce sens que, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque de décès est huit fois plus élevé à 50 km / h que si il se produit à 30 km/h. En outre, si la vitesse du véhicule augmente, le risque de décès ou de blessures graves dans un accident augmente de façon exponentielle pour les piétons. Les chiffres de l’OMS sont révélateurs: dans un accident à 64 par heure, 85% des piétons décèdent; à 48 km/h 45%, tandis qu’à 32 km/h, seulement 5% des victimes décèdent. Il y aura également une limite de 20 km/h pour les zones à plate-forme unique (nommées par le conseil municipal « rues de coexistence »). Il s’agit des rues dont le trottoir est au même niveau que la chaussée, comme dans les quartiers de Chueca, La Latina ou Lavapiés.
Le texte a également recueilli certaines allégations présentées lors du processus d’information du public. L’un d’eux est la possibilité de limiter également à 30 par heure certaines routes avec plus d’une voie de circulation dans un sens, aussi longtemps qu’une analyse de la sécurité routière de la région le détermine. En fait, certaines avenues ont déjà cette typologie: c’est le cas, par exemple, de l’avenue Albufera, à Vallecas, qui a deux voies dans chaque direction, l’une pour les transports publics et l’autre pour les véhicules privés, limitée à 30 par heure et appelée ciclocarril (rues à vélo) pour favoriser la coexistence avec les vélos.
Un centre ville zéro émissions
Depuis le 30 novembre, l’entrée du centre-ville de Madrid est quasiment interdite aux véhicules légers. Cette zone de 5 km2, l’équivalent du centre historique de Paris, est délimitée par deux lignes rouges au sol et contrôlée par 150 caméras.
Seuls les modèles récents (diesel postérieurs à 2006 et véhicules à essence postérieurs à 2000) ont le droit de pénétrer dans ce périmètre, mais ils n’ont pas le droit d’y circuler pour autant. Ils doivent en effet se diriger vers une place de parking.
Le centre-ville devient ainsi accessible en voiture aux seuls riverains ainsi qu’aux propriétaires de véhicules « zéro émission ». Certaines exceptions peuvent être accordées aux personnes handicapées, aux parents d’enfants scolarisés en centre-ville ou à ceux qui bénéficient « d’invitations » de la part des riverains.
Sources : elpais.com et http://www.actu-transport-logistique.fr
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