La vitesse : première cause d’accident ou pas ?

La question de la responsabilité de la vitesse dans les accidents et dans leur gravité, sujette à tant de fantasmes et déformations, méritait quelques réponses posées et argumentées.

C’est au meilleur spécialiste de la question, l’accidentologue Claude Got, que la Ligue Contre la Violence Routière s’est adressée dans cet entretient. Il y apporte des réponses sur les différents types de vitesses, leur rôle dans l’insécurité primaire (celle qui cause l’accident) et dans l’insécurité secondaire (la gravité de l’accident), le rôle de radars, le cas des autoroutes allemandes, et autres points pour lesquels la confusion règne, en particulier à cause de mensonges volontairement propagés et savamment entretenus.

Liens :

Ligue Contre la Violence Routière (LCVR)

Les entretiens de la LCVR

Sécurité routière.org   : le site administré par Claude Got sur lequel on peu trouver toutes les données de fond

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6 commentaires pour La vitesse : première cause d’accident ou pas ?

  1. Claude NOBLE dit :

    Merci pour ce bon et convainquant document

    Cordialement

    Claude Noble

  2. kerloen dit :

    Bien entendu, la vitesse est la cause principale d’accidents et de leur gravité, mais là comme ailleurs, les lobbies sont puissants, et les statistiques ne peuvent pas mentir…
    Assez bizarrement, le discours est ce qu’il est, mais la ville 30 (portée sans bruit et sans moyens par l’état) fait son chemin, saturation oblige.
    Malheureusement, hors agglo, les bolides font toujours la loi.

  3. Olivier dit :

    C’est vrai la vitesse inadaptée est un vrai danger. Je reste frappé par cette petite phrase de Claude Got, s’il n’y a pas de vitesse il n’y a pas d’accident. C’est formellement vrai, cependant cela implique qu’il n’y ait, pour une accidentologie à zéro accident, plus du tout de circulation… Il faut raison garder. La limite à 30 en ville est une excellente chose et certaines rues devraient même être limitées plus encore. Mais la verbalisation systématique des véhicules en petit dépassement sur autoroute avec retrait d’un point est délétère pour la crédibilité des cette cause. La ville, terrain dangereux ou l’on voit des vitesses inadaptées, téléphone au volant sans se servir des clignotants chaque jour donne l’impression d’un jungle ou rien ne semble être fait.

    • ville30 dit :

      Merci pour votre commentaire. Ceci-dit c’est justement la petite réduction de vitesse de tous qui a permis la baisse spectaculaire de l’accidentologie consécutive à la mise en place des radars automatiques, d’où la nécessité d’être ferme. On a tendance à imaginer que les accidents sont la cause de quelques chauffards isolés alors que l’évolution de l’accidentalité totale est très liée aux variations de la vitesse moyenne de la circulation (par exemple -10% de vitesse moyenne se traduit par -4% de tués) et cette vitesse moyenne résulte du comportement de tous et plus que du comportement de quelques individus en grand excès de vitesse.
      La phrase sur le fait que sans vitesse il n’y a pas d’accident est là pour insister sur la responsabilité de la vitesse dans les accidents (quand certains essaient de faire diversion en invoquant les autres causes), mais bien entendu personne ne réclame le zéro km/h ! Ce qu’il faut c’est une limite de vitesse adaptée à chaque espace : le 30 est le meilleur compromis pour des rues de quartier, le 50 est très bien sur des boulevards larges munis d’aménagements cyclables etc.

      C. Got explique bien cela sur son site : http://www.securite-routiere.org/

      • Olivier dit :

        Merci pour ces compléments d’information, en tout la pédagogie est la clé. Merci pour votre action

  4. Alain Barthe dit :

    Bien sûr que Claude Got a raison lorsqu’il dit: vitesse 0 = pas d’accident.
    Car c’est la seule façon de pouvoir justifier que la vitesse est une cause d’accident en utilisant un raisonnement par l’absurde, contrairement à une approche scientifique.
    Le déplacement induit nécessairement un vitesse (nous n’avons pas encore inventé la téléportation…). Elle est un facteur de risque aggravant, c’est indéniable. Mais dans une approche scientifique, elle ne pourra jamais être une cause d’accident.
    L’accident est toujours causé par un problème technique ou comportemental, ou bien une accumulation de plusieurs de ces facteurs. Les fantasmes et les déformations sont justement les discours qui soutiennent le contraire dans l’objectif de soutenir des mesures politiques ou de défendre des intérêts divers.
    Tout est là: une vitesse « raisonnable » ne peut être définie de façon générale, pour tous les usagers et dans tous les cas de figure. Pour simplifier, un facteur aggravant important (une vitesse élevée) lié à un risque d’occurrence très faible et des conditions favorables constituera toujours un risque faible (160km/h sur une autoroute déserte par exemple).
    A l’inverse, un facteur vitesse moyen (90km/h autorisés) dans des conditions nocturnes, un conducteur fatigué et une route sinueuse bordée d’arbres sans glissière de sécurité constitue un risque très important (et pourtant ce sont des conditions fréquentes en milieu rural!).
    Ceci est la seule façon de qualifier un risque de façon scientifique, et on se rend alors compte que la vitesse n’est qu’un facteur parmi d’autres, et surtout que la vitesse réglementairement autorisée ne protège absolument pas d’un risque élevé!
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Risque#D.C3.A9finition_scientifique

    Malheureusement, on ne pourra jamais disposer de tous les facteurs qui permettent de définir un vitesse « raisonnable » eu égard aux conditions. C’est là que le problème devient politique.
    Pour pouvoir réglementer la vitesse, on ne peut faire confiance au libre arbitre des usagers. On institue donc des normes générales, souvent inadaptées (et donc transgressées) et on se réfugie derrière une réglementation en déformant légèrement le discours dans un but de propagande afin de justifier un discours répressif/démagogique (choisissez le terme selon votre sensibilité).

    Il ne faut pas se leurrer, et il faudrait surtout dépassionner le débat. La sécurité routière est une question importante, il s’agirait de cesser de raconter n’importe quoi pour des raisons purement corporatistes et au contraire considérer les choses dans une approche plus rigoureuse.
    Sans cela, aucun des « camps » ne pourra se prévaloir d’une quelconque crédibilité dans son discours.

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