Lancée en 2008, elle s’est étendue et devrait couvrir 95 % de la ville en 2023. Selon la mairie, elle a contribué à faire beaucoup baisser la vitesse générale mais aussi la gravité et le nombre des accidents.
27 septembre 2008… : le Grand Nancy lance son système de location de vélos en libre-service. Mais au petit matin, le grand chambardement n’est pas là. Il est dans les multiples marquages au sol et dans les panneaux d’information qui rappellent par centaines l’entrée en vigueur de la limitation à 30 km/h dans le centre-ville. Plus de dix ans après, alors que le périmètre s’est élargi pour atteindre « environ 70 % du territoire », il faut admettre que certains conducteurs gardent encore le pied un peu trop lourd sur l’accélérateur. « Il restera toujours des imbéciles et des forcenés », commente sans détour Thierry Coulom, adjoint au maire.
« Toutes nos enquêtes montrent que, globalement, la vitesse a baissé d’une manière assez phénoménale. »
Thierry Coulom, adjoint au maire
Les usagers les plus fragiles
Mais les résultats sont là : « Toutes nos enquêtes montrent que, globalement, la vitesse a baissé d’une manière assez phénoménale ». Et l’élu d’ajouter : « Nous n’avons jamais fait marcher la machine à cash en multipliant les contrôles de vitesse pour prendre en défaut ceux qui dépassent de quelques kilomètres heures. Notre objectif, c’est la sécurité, c’est de protéger les usagers les plus fragiles, à commencer par les piétons ». Et réduire la vitesse, c’est augmenter de manière considérable les chances de survie.
À Nancy en tout cas, les chiffres semblent montrer l’efficacité des 30 km/h. La courbe du nombre d’accidents (151 en 2018) a littéralement dégringolé entre 2007 (285 recensés) et 2008 (165) avant de connaître des soubresauts. Mais la tendance générale est à la baisse.
Axes majeurs
Ce que l’on constate aussi et surtout, c’est que l’indice de gravité de ces accidents a régulièrement reculé au même titre que le nombre de blessés hospitalisés (une soixantaine juste avant l’an 2000, 9 à 24 ces dernières années), même si l’on recense encore un à deux tués par an sur la décennie. Les piétons constituent, de loin, l’essentiel des victimes.
Nancy entend en tout cas poursuivre sa démarche. Objectif : placer 95 % du territoire en zone 30, le reste étant constitué de grands axes à 50 km/h qu’il est « illusoire de limiter mais où l’on doit réaliser des aménagements de sécurité pour les deux roues, les piétons… » La ville s’est ainsi fixée 2023 pour échéance, date d’entrée en service du futur tram. « Il ne suffit pas de décréter la zone 30 », explique Thierry Coulom. « Il faut des marquages, des aménagements, tenir compte des règles qui imposent dans les sens uniques des contresens cyclables etc. ».
Source : /www.estrepublicain.fr